Rolie Bidas, travaille devant les visiteurs du Premier salon des Créateurs d'Art à Moissac et leur transmet ainsi, en mode réel, le savoir-faire des moines médiévaux, de la fabrication des couleurs à la pose de la feuille d'or.
       

L'enluminure est-elle une tradition ancienne à Moissac ?

L'apogée du scriptorium de l'abbaye de Moissac se situe de la fin du IXIème au XIIème siècle. Dans cette longue période, l'atelier d'écriture des moines produit un grand nombre de manuscrits sur parchemin dont une grande partie fut sauvegardée par Colbert qui en acquit près de 150. En plus de ses créations originales, l'abbaye médiévale de Moissac entretenait des relations avec ses homologues du réseau clunisien et s'inspirait des manuscrits de Limoges, de Cluny ou d'ailleurs. Mais les moines copistes ne recherchaient pas la célébrité, les enluminures étaient anonymes, et la plupart des scribes ne signaient pas leurs œuvres. On peut parfois arriver à déchiffrer un nom d'auteur mêlé aux entrelacs d'une lettrine, mais c'est assez rare.

Pourquoi exposer l'exercice de ce travail devant les visiteurs ?

  

Une présence et une activité devant les visiteurs du Premier salon des Créateurs d'Art lui donnent de la vie. Je peins en direct devant les visiteurs, je les accueille, ils m'interrogent et je réponds à leur curiosité. Il y a de vrais échanges et grâce à ces interlocutions, les touristes prennent une part active à leur visite et montrent tous les signes d'une grande satisfaction. Les questions peuvent aborder aussi bien les techniques de l'enluminure que sa place et son rôle dans l'histoire de Moissac ou les matières utilisées pour colorer les motifs.